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Miracles scientifiques du Coran.

 

Pour un musulman, le Coran et la sunna, c'est le mini Google du croyant. On y trouve tout, puisque c'est la parole de Dieu. Apparu au 8ème siècle, le Coran contiendrait des vérités scientifiques qui ne se seraient révélées que dans les 3 ou 4 derniers siècles. On peut déjà saisir la contradiction entre "miracles" et "scientifiques", deux termes antinomiques. Les connaissances exprimées dans le Coran sont, comme pour toute autre période de l'Histoire,  le reflet des connaissances de l'époque de sa rédaction, et il est assez futile d'en faire dire plus. Pourtant, c'est ce que tentent de faire certains exégètes contemporains du livre sacré (essayiste turc  Harun Yahya ). Et on obtient des démonstrations "tirées par les cheveux", quand elles ne frisent pas le comique. Comme dit Majid Oukacha, un musulman qui, lui, fait fonctionner sa tête [1],  toutes les inventions que mentionnent ces exégètes sont les inventions de  ceux que les islamistes appellent les  "mécréants", les non-musulmans.  Elles ne sont pas issues des milieux musulmans.  Big Bang, Univers en expansion, cosmologie, biologie, génétique, embryologie,  des exégètes modernes du Coran s'efforcent laborieusement de faire coller des éléments de texte avec des connaissances scientifiques.

 

Le Coran annoncerait la biologie moderne de la fécondation

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"Comment Dieu l'a-t-il créé ? D'une goutte de sperme. Il l'a créé et Il a fixé son destin ; puis Il a rendu son chemin facile. (Coran, 80 : 18-20)"

La goutte de sperme devient la première cellule de l'embryon.  Et "Il a fixé son destin" annonce la programmation des gènes. Faut l'faire !

- l'embryon : Coran 23:12-14

"Nous avons certes créé l'homme d'un extrait d'argile, puis Nous en fîmes une goutte de sperme dans un reposoir solide.  Ensuite, Nous avons fait du sperme une alaqah (sangsue, chose suspendue, caillot de sang), et de la alaqah Nous avons créé une moudghah (morceau de chair, embryon, substance mâchée, bouillie)..."

Galien (129-216) comme le Coran croyaient que l'embryon naissait d'une goutte de sperme. De l'ovule il n'en est pas question. La femme n'était que le réceptacle de la génération.  Chez Aristote, on a déjà une conception analogue de la génération. C'est justement parce que l'homme est capable, à la différence de la femme, de produire du sperme, qu'il est un être supérieur, alors que la femme est "inférieure par nature". L'oubli du rôle de la femme dans la fécondation -  bien involontaire à l'époque de Mahomet - est-il un des arguments de la misogynie récurrente dans l'islam ?

En tout cas, il est impossible de voir dans la citation du Coran une préfiguration de la biologie moderne. Le reproche ne concerne pas un texte historiquement daté, il concerne ceux qui le font mentir. Exit la démonstration.

On ne rentrera pas dans les détails laborieux et invraisemblables d'autres démonstrations colées sur le texte du Coran. Sur le même site, on trouve encore une centaine de concordances.

Vouloir faire dire à un texte ce qu'il ne dit pas, ce n'est pas le mettre en valeur. Ces affirmations témoignent d'une  mentalité totalitaire et centralisatrice d'une bonne partie de la pensée islamique. On trouvera sur Internet (http://www.kaheel7.com/fr/ ) des affirmations selon lesquelles l'Occident a tout simplement volé les découvertes des musulmans. "De nombreux savants (lesquels ?) ont pris les découvertes des musulmans et se les sont attribués…"

Le dogmatisme catholique paraît bien léger face aux lourdeurs intellectuelles de l'islamisme.

Pourtant, l'islam a eu sa période de gloire scientifique entre le IXème et le XIIIème siècle, en médecine, astronomie, mathématiques. Mais il ne faut pas oublier que la science occidentale et moderne n'a vraiment commencé que lorsqu'elle s'est débarrassée des dogmes, à partir du XVIème siècle (Galilée) et particulièrement au XVIIIème siècle, ce que n'ont jamais fait les musulmans. L'islam n'a pas connu son "siècle des Lumières", et c'est probablement ce qui lui a fait perdre pied dans la progression de la connaissance. Et à parcourir les sites islamiques sur Internet, il semble bien qu'on en soit à peu près au même point.  Le dogme est par définition non  révisable, non évolutif. C'est pourquoi les tenants du dogme islamique - contenu tout entier dans le Coran et révélé par Dieu - plaquent sur notre époque des connaissances, une morale, une culture,  une politique, voire  une mode vestimentaire, qui datent de plusieurs siècles, et qui est complètement inadaptée à la société. Par un acte d'autorité étatique et par la dictature d'une minorité éclairée, on contraint les citoyens à vivre et à penser comme on vivait au temps du prophète.

Le dogmatisme - en islam plus qu'ailleurs - conduit à la malhonnête intellectuelle et au fanatisme. En lutte contre la raison, il va jusqu'à vouloir s'en approprier les résultats.

Non, le Coran ne se "trompe" pas. Il reflète les connaissances de son époque dont il semble au courant. L'erreur ne vient pas de ce vieux texte, d'ailleurs rédigé sur plusieurs années, enrichi ou corrigé par la Sunna (les hadiths) et marquant des courants divers, voire opposés. L'erreur réside dans les interprétations tendancieuses de ceux qui refusent son historicité pour en faire un  document universel et intemporel. Il est comme un ancien habit médiéval dont on tenterait d'habiller un homme contemporain. Soit l'habit craque de tous côtés, parce que sa matière est fragilisée par le temps et que sa taille n'est plus adaptée à la morphologie et au gabarit de l'homme contemporain, soit on contraint par la force l'homme moderne à rentrer dedans, en le comprimant et en l'asservissant.

 

 

[1]Majid Oukacha -  "Les Mirages scientifiques du Coran"

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